"On va se ressaisir": Matthias Halagahu combatif malgré la période "un peu plus compliquée" traversée par le RCT

Les mines étaient graves, samedi soir au moment de monter dans le bus du retour. Entre déception, agacement et incompréhension, les joueurs toulonnais préféraient éviter de s’exprimer.
Et, à l’exception d’Esteban Abadie (conférence de presse), seul Matthias Halagahu a accepté de s’arrêter quelques minutes au micro de Var-matin. L’occasion d’évoquer avec le deuxième ligne la claque reçue (16-50) mais également l’indiscipline et le groupe de leaders décimé avec les blessures des deux capitaines (Charles Ollivon, genou fin de saison, et David Ribbans, mollet). Et, comme souvent, le deuxième ligne toulonnais assume et se montre combatif.
Alors que la période est un peu compliquée, ce match contre Toulouse devait vous permettre de vous relancer. Ça n’a pas été le cas. Comment analysez-vous cette débâcle?
J’ai du mal à expliquer ce match de notre part… De mon point de vue, j’ai l’impression qu’on a plutôt bien résisté en première mi-temps. Et d’ailleurs, quand on a mis la main sur le ballon, notamment au cœur du jeu, on est parvenu à créer de l’avancée, à mettre Toulouse en danger. Malgré les cartons [trois en première mi-temps]. Sauf qu’une fois qu’ils se sont mis à jouer après la pause, on était à quatorze et on a pris des vagues…
Dans un passé récent, on vous a régulièrement vu résister à quatorze. Cette fois, on a le sentiment que vous avez fini par baisser les bras…
Peut-être que la différence c’est que, cette fois, on a perdu un demi de mêlée [Baptiste Serin] et non pas un deuxième ligne ou un numéro 8. C’est le meneur de jeu, celui qui se charge des sorties de camp, donc ça nous a probablement déséquilibrés. Heureusement pour nous, Jules [Danglot] a fait une super entrée mais, avec le carton rouge, il a fallu se réorganiser, et notamment sortir un ailier [Gabin Villière]. À partir de là, ça a créé des espaces au large, et face à Toulouse qui met beaucoup de vitesse… C’est probablement une partie de l’explication.
Vous aviez déjà pris trois cartons jaunes à Vannes. Cette fois vous prenez trois jaunes, dont deux pour Baptiste Serin qui a donc écopé d’un rouge dès la 39e minute. Comment expliquez-vous cette indiscipline, que vous sembliez avoir réglée au cœur de l’hiver?
Je ne sais pas si c’est un manque de maîtrise ou une envie de trop en mettre mais c’est problématique. Une équipe comme Toulouse ne fait pas ces erreurs. Il faut qu’on progresse. C’est déjà compliqué à quinze mais alors à quatorze ou à treize, je vous laisse imaginer…
Sentez-vous qu’il y a un vrai gap entre Toulon et une équipe comme Toulouse?
Ce soir [samedi], c’est évident qu’on n’a pas été au niveau. Il ne faut pas se cacher. Plus globalement, on sent que c’est un peu plus compliqué actuellement. On a connu des périodes plus simples dans la saison mais on va se ressaisir. Dans ces moments, il faut prendre un peu de recul et discuter entre nous pour analyser ce qui fonctionne et surtout ce qui fonctionne moins. Et repartir de l’avant. Là, on va préparer Pau, qui vient de battre Lyon et qui est encore dans la course à la qualification. C’est un gros challenge, donc il va falloir qu’on soit raides. On n’a plus le choix.
En conférence de presse, Pierre Mignoni a expliqué qu’il attendait que des leaders "passent devant". Vous faites partie des leaders. Qu’allez-vous dire au groupe dans les prochains jours? Plutôt user de la câlinothérapie ou monter le ton?
Je pense qu’il y a des choses à garder, notamment notre état d’esprit en première mi-temps. On a pris trois cartons, on aurait pu craquer mais on a résisté. Ça, c’est plutôt positif. Contrairement à Vannes où on est tous passés à côté, on a cette fois eu l’impression de plus se battre. Et de mieux se battre, même si ce n’était évidemment pas suffisant face à une équipe comme Toulouse. Donc, maintenant, il faut basculer sur Pau. Il faut bâcher ce match car il en reste trois pour s’offrir la plus belle fin de saison possible.
Var-Matin